Le 42e Ironman d'Hawaï, une épreuve absolument mythique
L’Ironman d’Hawaï, qui a lieu ce week-end, a une extraordinaire histoire, jalonnée de victoires, de records, d’exploits et de drames
- Publié le 11-10-2018 à 11h12
- Mis à jour le 11-10-2018 à 11h13
L’Ironman d’Hawaï, qui a lieu ce week-end, a une extraordinaire histoire, jalonnée de victoires, de records, d’exploits et de drames Prendre un jour le départ de l’Ironman d’Hawaï est, pour beaucoup de triathlètes, une manière d’entrer dans l’histoire de leur sport. Qu’ils soient pros ou amateurs, ils rêvent tous de cette baie de Kailua-Kona parce qu’ils savent que l’Ironman d’Hawaï est LA course.
Un mythe…
La légende affirme que c’est à Hawaï qu’est né l’Ironman, un soir de j anvier 1978, au Primo Gardens d e Pearl City, une taverne près de Pearl Harbour. Ce soir-là, John Collins, commandant de la Navy, proposa d’enchaîner les 3,8 km de la Waikiki Rough Water Swim , épreuve de natation, les 180 km du tour de l’île à vélo et les 42,195 km du marathon d’Honolulu. Le vainqueur serait baptisé "Ironman" (c’est-à-dire Homme de fer).
Et le 18 février 1978, ils furent quinze à prendre le départ. 11h46.58 plus tard, Gordon Haller, un ancien membre de la Navy devenu chauffeur de taxi à Honolulu, devint le premier Ironm an devant onze autres finishers . L’année suivante, Lynn Lemaire devint la première "Femme de fer", juste avant une certaine… Margaret Thatcher, l’ancienne Première ministre de Grande-Bretagne !
En 1979, l’épreuve a dû être retardée d’un jour en raison des mauvaises conditions climatiques et ils ne furent, encore, que quinze au départ. John Collins projeta de remplacer l’épreuve par un relais pour attirer plus de participants. Mais, dès 1980, des centaines de candidats, un peu curieux, le contactèrent pour s’aligner.
En plus de quarante ans, l’histoire de l’Ironman d’Hawaï est jalonnée de victoires, de records, d’exploits et de drames. Plusieurs hommes et femmes ont marqué l’épreuve, à l’image de Dave Scott, "The Man", et de Mark Allen, "The Grip", tous deux vainqueurs à six reprises (le record !). Huit fois victorieuse, Paula Newby-Fraser détient, elle, le record féminin.
Quant au record de l’épreuve, côté masculin, il fut la propriété d’un Belge, Luc Van Lierde, vainqueur en 1996 dans le temps de 8h04.08. Un succès que le Brugeois réédita en 1999 avant que son homonyne, Frederik Van Lierde, n’offre à la Belgique une troisième victoire. Amélioré par l’Australien Craig Alexander en 2011 avec 8h03.56, le record est désormais détenu par l’Allemand Patrick Lange en 8h01.40 depuis l’an dernier.
De drames, il fut également question, comme celui vécu par Julie Moss en 1982. Complètement déshydratée, l’Américaine termina l’épreuve à l’agonie. Titubant à quelques mètres de la ligne, elle s’écroula (alors qu’elle était en tête !) et fut dépassée par sa compatriote Kathleen McCartney. Moss franchit l’arrivée à quatre pattes…
Aujourd’hui encore, le triathlon est parfois résumé à ces images extrêmes mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, de nombreux triathlètes confient également s’être lancés dans cette discipline après avoir vu ces terribles images ou celles des légendaires Dave Scott, Mark Allen ou, plus proches, Chris McCormack et Craig Alexander. Si bien que, pour pouvoir prendre le départ de l’Ironman d’Hawaï (devenu Championnat du monde), il faut désormais se qualifier dans l’une des nombreuses épreuves prévues à cet effet.
Ce qui est le cas tant des pros que des amateurs dans ce qu’on appelle les groupes d’âge où on retrouve parfois d’illustres noms comme celui de Laurent Jalabert qui revient à Hawaï pour la troisième fois, après 2007 et 2012. La première année, l’ancien cycliste professionnel avait dépassé exactement… 939 concurrents à vélo ! Encore un beau record.
Un parcours monotone dans le vent et sous la chaleur
La météo annonce... nuages et pluie, mais ça change tous les jours.
En plus de la chaleur, même si la météo annonce... nuages et pluie, le parcours de l’Ironman d’Hawaï est monotone.
Le départ de la natation est donné dans la baie de Kailua. Le parcours dans l’eau ressemble à un rectangle dont la longueur est de 1,8 km et la largeur de… 100 m. Autant dire qu’il y aura encore du monde au célèbre bateau pour amorcer le retour, dans le sens des aiguilles d’une montre, vers la première zone de transition.
Après un crochet vers le Sud, le parcours à vélo remonte vers le Nord en longeant la côte jusqu’à Hawaï. Il est vallonné avec des bosses d’un maximum de 6 %. Une fois de plus, outre la chaleur, le vent est un élément avec lequel les triathlètes devront tenir compte car il est parfois assez violent. Tout au long du tracé, il y a des postes de ravitaillement en eau, boissons énergétiques, gels et bananes.
Au retour dans la deuxième zone de transition débute le marathon qui, lui aussi, longe en partie la côte jusqu’au lieu-dit Energy Lab (35e km). Se trouvant sous le niveau de la mer, celui-ci est réputé pour être l’endroit le plus chaud du circuit avec jusqu’à 40° à ce moment de la journée. Autant dire que la victoire se joue souvent là.
À noter que, sur le parcours de course à pied, des postes de ravitaillement sont prévus tous les kilomètres et demi. Après de longs moments de solitude sur ces routes, la récompense ne vient qu’au bout, mais elle est intense puisque l’arrivée s’effectue toujours devant des milliers de personnes qui attendent parfois de longues heures pour voir l’arrivée du dernier concurrent.
Nouveau record avec 71 Belges au départ
Record de participation pulvérisé pour la délégation belge forte, cette année, de 71 triathlètes, âgés de 21 à 66 ans. Le plus jeune, ou plutôt la plus jeune, est Ophélie Saussus, 21 ans, qui n’est pas venue seule puisque son père, Phil (57 ans), s’alignera également. Le plus âgé, ou plutôt plus expérimenté, est Marc Baert, 66 ans. À noter que notre délégation compte aussi trois frères ! Il s’agit des Veldeman avec les jumeaux Stefaan et Stijn, 40 ans, et leur cadet, Toon, 36 ans. Sur nos 71 triathlètes, il y a 12 femmes, ce qui est sensiblement inférieur à la moyenne générale des participantes évaluée à 30 %. Enfin, trois pros défendront nos couleurs dans la course au titre mondial. Il s’agit de : Frederik Van Lierde, 39 ans, vainqueur en 2013, Bart Aernouts, 34 ans, habitué du Top 10, et Tine Deckers, 40 ans, heureuse maman depuis 2013 et première triathlète féminine belge à avoir remporté un Ironman.